Présentation :
"Presse les agrumes, PAS les ouvriers"
L'association SOS ROSARNO est née en 2010, dans le contexte tendu de la révolte des travailleurs africains de la plaine de Gioia Tauro (ville de Rosarno en Calabre).
Les logiques spéculatives de la grande distribution, qui tendent à minimiser les coûts pour augmenter les profits, ont alimenté le phénomène d'abandon des terres et permis l'agrandissement de la propriété latifundiaire (extensive) et mafieuse.
La politique locale d'accueil, totalement inadaptée, n'a permis, pendant des années, que de maintenir l'existence de deux camps de migrants, tandis qu'une partie des ouvriers continuaient à vivre dans les abris délabrés de la plaine.
SOS ROSARNO est pour ces raisons bien plus qu'un réseau de vente de produits agricoles :
POUR LE RETOUR D'UNE AGRICULTURE SAINE QUI S'APPUIE SUR DES PETITS PRODUCTEURS, FONDÉE SUR LE RESPECT DE LA TERRE ET DE L'HOMME
POUR LA DÉFENSE DE NOTRE TERRITOIRE, PRÉMISSE NÉCESSAIRE À TOUT DÉVELOPPEMENT DURABLE
POUR LA SOLIDARITÉ ET L'HOSPITALITÉ ENVERS CEUX QUI VIENNENT TRAVAILLER SUR NOTRE TERRE ET CONSTITUENT NON SEULEMENT UNE RESSOURCE POUR L'ÉCONOMIE RURALE, MAIS AUSSI UNE UNE CHANCE D'ENRICHISSEMENT HUMAIN ET CIVIL, POUR UN TERRITOIRE TOUJOURS PLUS DÉPEUPLÉ ET APPAUVRI.
"A Rosarno, dans la Plaine de Goia Tauro, en Calabre, dans la pointe de la Botte, une rumeur se propage début janvier 2010 : un Africain aurait été assassiné par des hommes armés d’un fusil. La colère gronde. Le 7 janvier des dizaines d’hommes, tous d’origine africaine, manifestent dans les rues de Rosarno contre les violences racistes, contre le régime d’exploitation et de discrimination auquel ils sont soumis. La riposte de la police est dure et violente, la manifestation vire à l’émeute, deux mille Africains sont dans la rue à Rosarno. Les jours qui suivent, Rosarno est un champ de bataille, où les Blancs, simples citoyens, mettent en œuvre une chasse à l’homme, un « nettoyage ethnique » comme l’ont défini certains chroniqueurs, contre ces Noirs qui ont osé se rebeller. Plus de cinquante blessés (Africains, policiers, Italiens), pas de morts. La rumeur initiale n’était vraie qu’en partie : des Italiens avaient effectivement tiré avec un fusil à air comprimé sur trois immigrés d’origine africaine la nuit du 6 janvier en les blessant gravement. Pas de mort, donc, mais c’est l’énième agression à caractère raciste que des immigrés subissent dans le coin. La révolte de Rosarno est un éclat de dignité.
Que font ces hommes noirs dans le Sud de l’Italie, qui se déplacent dans des camionnettes surchargés, à vélo ou à pied sur des routes dangereuses ? Tout le monde le sait, tout le monde l’ignore : ils travaillent dans les champs d’agrumes en Calabre, de tomates dans les Pouilles et en Campanie. Ils travaillent douze heures par jour, pour environ 25 euros la journée. Certain.es d’entre eux ou elles meurent dans les champs ou les bidonvilles. C’est la tomate et les oranges que nous achetons en supermarché. Ils et elles vivent dans des baraquements réalisés en tôle et le plus souvent loin des villes. Ils et elles sont soumis.es à l’autorité d’un caporal, tantôt un Blanc tantôt un Noir, qui assure les déplacements en voiture et qui fait d’intermédiaire entre les travailleurs.euses et l’exploitant. C’est le caporal qui embauche au bidonville au petit matin, c’est lui qui ramène le soir, c’est lui qui gère la paie. C’est ce que l’on appelle le caporalato.
La mafia ? Difficile de dire dans quelle mesure les organisations de la « Ndrangheta » (mafia calabraise) sont complices de ce système. Elles ne sont sans doute pas directement responsables de ce mode de production, mieux vaut pour elles conclure des affaires bien juteuses avec des secteurs de l’économie du Nord de l’Italie, de la France et de l’Allemagne. Toutefois, les clans ont tout intérêt à ne pas bouleverser la forte concentration de propriété foncière et l’ordre social qui assure leurs soutiens.
L'ENGAGEMENT DE LA COOPÉRATIVE SOCIALE MANI E TERRA, notre partenaire depuis 2017 : Suite aux « faits de Rosarno », des militants et des paysans de la Plaine de Goia Tauro choisissent de réagir. La coopérative Mani e Terra, qui réunit depuis quelques années une centaine de petits agriculteurs (et une cinquantaine d'employés) qui ont choisit un modèle agricole alternatif à la monoculture intensive et à la grande distribution, lance la campagne "SOS Rosarno". L’objectif : produire et vendre des agrumes biologiques produits dans le respect des contrats de travail, de la légalité et de la dignité de tous les travailleurs et travailleuses. Nino Quaranta, qui a désormais quitté la coopérative, e Peppe Pugliese sont à l’origine de l’initiative.
UNE GOUTTE D'EAU DANS LA MER ?? Nos copains de SOS Rosarno disent souvent que ce qu’ils font représente une goutte d'eau dans la mer face aux injustices propres au système de production agroalimentaire. Mais il faut bien commencer quelque part. Et leur travail se situe à la croisée de l’agriculture biologique, de la crise migratoire, de la question des conditions de travail et des modes de production. De quoi enrichir nos réflexions et notre engagement citoyen !"
Mauro GENOVESE - 2017
Les Produits : Agrumes bio de Calabre : clémentines, oranges, citrons, pomelos, kiwis, avocats
Fréquence et Saison : Distribution mensuelle de novembre à avril.
Vidéo : https://youtu.be/Cihd3C1TzI4 (sous-titres à activer)
Facebook : https://www.facebook.com/sosrosarno.org/?fref=ts
Twitter : https://twitter.com/SosRosarno
PEPPE PUGLIESE
VIA V. EMANUELE II, 13
89844 NICOTERA (VV) / ITALIE
Tél. 393 288 818 178